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Gaz de schistes : tour d’horizon

Gaz de schistes une source d’énergie contre-versée

Le gaz de schistes soulève des débats passionnés entre les « pour » et les « contre ». L’approvisionnement de l’Europe en gaz de schistes s’est invité à la table des discussions entre européens et américains; l’UE, qui importe 40% de son gaz naturel de Russie via l’Ukraine, cherche à réduire sa dépendance.En France , Montebourg veut promouvoir une extraction « propre » des gaz de schistes.

Qu’en est-il de ces nouvelles techniques « propres »et de celle qui est utilisée aujourd’hui : la fracturation hydraulique ? Quels sont les enjeux pour la France et les risques ? Anne Lauvergeon, présidente de la commission «Innovation 2030», prône la recherche et l’expérimentation en matière de gaz de schistes.

Qu’est ce que le gaz de schistes ?

Le gaz de schistes, aussi appelé gaz de roche-mère , est un gaz naturel contenu dans des roches marneuses ou argileuses; ces roches peuvent aussi contenir du pétrole de schiste dans des proportions beaucoup plus faibles.

L’exploitation à grande échelle du gaz de schistes a commencé vers les années 2000 lorsque le prix des hydrocarbures a flambé, permettant une extraction rentable de cette source d’énergie. Les États-Unis ont joué un rôle de pionnier dans l’exploitation de cette nouvelle ressource. La technologie de fracturation hydraulique utilisée est source de pollution car elle provoque nombre de micro-fractures (de l’ordre du millimètre) dans la roche contenant le gaz, ce qui rend celle-ci poreuse et permet au gaz ou à l’huile de schiste de se déplacer jusqu’au puits afin d’être récupéré en surface. La fracturation est obtenue par l’injection d’eau à haute pression contenant de nombreux additifs (sable, détergents,…)  afin d’en améliorer l’efficacité, mais qui sont aussi sources de pollutions.

Gaz de schistes : les nouvelles techniques

Pour limiter les risques environnementaux plusieurs techniques alternatives sont actuellement à l’étude. Ces méthodes comportent elles aussi des risques et ne vont pas remplacer la fracturation hydraulique à court terme.

Les techniques testées aujourd’hui tendent à remplacer l’eau par un autre fluide :

  • La fracturation à l’hélium liquide, des oxydes de métaux et des pierres ponce dans le puits. Les oxydes de métaux réagissent l’un avec l’autre en formant des réactions exothermiques. L’hélium passe en phase gazeuse sous la chaleur des réactions exothermiques, multipliant le volume par 757 et fissurant la roche. L’hélium utilisé dans cette technique est abondant sur terre, mais difficile à extraire.
  • la fracturation électrique libère le gaz en provoquant des microfissures dans la roche par ondes acoustiques. Cette technique provoque des microfissures trop petites pour permettre une exploitation. L’avantage principal de cette méthode et de n’utiliser ni eau, ni produits chimiques. En revanche, le besoin en électricité peut être important.
  • La fracturation au gel de propane : le propane est un hydrocarbure explosif qui s’enflamme au-dessus de 470 °C. Mais il présente un avantage : contrairement à l’eau, il se mélange avec les gaz et huiles de schiste, permettant d’obtenir un meilleur rendement. D’où l’idée d’utiliser du fluoropropane sans additifs, ininflammable, qui sera récupéré en même temps que le gaz de schiste.

Gaz de schistes : les enjeux

Une menace écologique

La fracturation hydraulique est la seule technique qui permette aujourd’hui d’extraire le gaz de schistes. Elle est interdite en France depuis une loi de juin 2011. On lui reproche les grandes quantités d’eau nécessaire à l’extraction: de 10.000 à 15.000 m3 par puits ,les risques de pollution des nappes phréatiques et des rivières, l’impact sur la nature.

Un avantage économique et social

L’exploitation de cette ressource ouvre des perspectives économiques immenses, en terme d’emplois et d’indépendance énergétique :

  • Un organisme spécialisé dans la prédiction économique, IHS Global Insight, rapporte que le développement des gaz de schiste aux Etats-Unis a contribué à la création en 2010 de 600.000 emplois directs, indirects et induits, et devrait générer quelque 900.000 emplois à l’horizon 2015. En France, on peut estimer à environ 62.000 le nombre de création d’emplois pour ce secteur.
  • D’après l’Agence américaine d’informations énergétiques (EIA), la France recèlerait pas moins de 5.100 milliards de mètres cubes de réserves récupérables de gaz de schiste. Soit plus de 100 fois sa consommation annuelle. Avec une production de 20 milliards de mètres cubes par an, la France disposerait de 17,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), soit 12 % de notre production d’énergie (168 TEP). Des éléments à ne pas négliger. En 2011, la facture des importations de gaz et de pétrole a atteint un record à plus de 61 milliards d’euros.

L’exploitation massive du gaz de schistes a entraîné un effondrement des prix  outre-Atlantique, cinq fois moins cher qu’en Europe. Pour les opposants, le risque écologique prend le pas sur les espoirs économiques. Faut-il appliquer le principe de précaution, et ne rien faire ? ou appliquer le principe d’innovation en recherchant des techniques plus écologiques ?

à chacun de juger !

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